Conversation Bois-le-Duc

Cours du 7 février


Discussion sur la campagne présidentielle en France.
Lecture de différents faits divers dont ces deux exemples :




Devoirs : à partir des exemples écrire un fait divers réel ou inventé avec description de l'évènement, de ses causes et de ses conséquences. Nous ferons un petit journal local la semaine prochaine. 









Cours du 31 janvier
Discussion sur la fontaine de Marcel Duchamp et sur le concept d'art.



Cours du 24 janvier


Katrijn nous a raconté son voyage en Malaisie.
Corrections des fautes de grammaire des textes sur "au revoir les enfants".
Travail en groupe sur l'expression du but. Exemple : inventer une association humanitaire et définir ses objectifs.




Cours du 17 janvier


Discussion sur l'actualité. (voici le lien sur l'article sur Costa Concordia : http://www.ladepeche.fr/article/2012/01/18/1263663-naufrage-du-costa-concordia-capitaine-remontez-a-bord.html )

à partir de 3 portraits peints par Otto Dix, JB Greuze et Grant wood, créer avec des mots le portrait du personnage peint.

Devoirs : vos portraits par écrit.






Cours du 9 janvier


Visionnage des premières minutes du film "Au revoir les enfants" de Louis Malle. http://www.youtube.com/watch?v=Y6j5zqqy1lI

Création : raconter à la première personne (je) les souvenirs du petit Julien et son arrivée au pensionnat.

Devoirs : écrire le texte de souvenir.


Cours du 20 décembre

Fin du texte.

Jeu de société

Bonne année 2012




Cours du 13 décembre

Correction des fautes de grammaire dans les poèmes de Saint-Nicolas
par ex. le pronom relatif "où"qui s'utilise pour le lieu : "la ville où je suis née s'appelle Thiers" et aussi pour le temps : "Je me rappelle très bien du jour où je l'ai rencontré".
Subjonctif après "je veux que", "je souhaite que", "je voudrais que"

Préparation du débat sur l'éducation et la fessée avec liste du vocabulaire.

Débat collectif sur la question de la fessée.

Début du texte suivant :


"Il y a dans le "laisser tout faire" un abandon, une démission qui traduit toujours une difficulté parentale importante, une impossibilité à trouver sa place, sa distance par rapport à l'enfant. Ceci est souvent le reflet de l'impossibilité d'avoir pu trouver sa place dans sa famille ou la société.
Ce « laisser tout faire » sera très préjudiciable à l'enfant qui développera un sentiment de toute puissance. Cela le rendra insupportable et très malheureux en société, incapable de supporter la moindre frustration et soumis alors à des colères insurmontables.


Mais on entend souvent utiliser ce terme de laxisme pour des parents que l'on trouve "trop gentils" parce qu'ils osent abandonner la fessée. On n'est pas trop gentil parce qu'on prend le temps de s'occuper intelligemment et avec affection de ses enfants. Est-ce que ce n'est pas le pourvoyeur de la fessée qui est laxiste, qui cale devant les efforts éducatifs à fournir, le temps et la patience qu'ils nécessitent ?

Le parent qui "laisse tout faire" n'est d'ailleurs pas forcément un parent qui ne prend pas de bonnes colères au cours desquelles il peut tout d'un coup fesser brutalement. Les travaux publiés sur le sujet montrent que, la plupart du temps, les délinquants ou les violents ne sont pas issus de familles “trop gentilles” mais au contraire elles-mêmes violentes et souvent en délicatesse avec les règles. Laxisme et fessée ne s'opposent pas. L’éducation prend place entre laxisme et autoritarisme.

Et n’est-il pas très amusant de remarquer la grande contradiction qui existe entre les sondages qui donnent 85 % de parents adeptes de la fessée, et le fait très répandu de soutenir que si les enfants actuels sont violents, difficiles, ingérables, c’est qu’ils ont manqué de fessées ? Le contraire ne serait-il pas plus plausible ?"






Devoirs : m'envoyer les poèmes de Saint-Nicolas corrigés




Cours du 6 décembre
Lecture des poèmes de Saint Nicolas
Travail sur l'article suivant (texte ci-dessous) : http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2011/11/29/quand-la-science-encourage-sportifs-fumer-cigarette/#xtor=RSS-3208

Devoirs : Préparation d'un débat sur l'éducation des enfants. Le débats portera sur plusieurs éléments et notamment sur la fessée.
Chacun doit réfléchir aux arguments et aux contre-arguments. (à vous de rechercher le vocabulaire et les phrases qui représenteront votre point-de-vue).






29 novembre 2011
Quand la science encourage les sportifs à fumer…


Le tour de France, pour sa centième édition, partira de Corse en 2013. Et pendant que le monde du cyclisme s'ébaudit à cette belle annonce, le train-train des affaires de dopage ne s'arrête pas. Ainsi, en l'espace de quelques jours, l'Américain Floyd Landis a été condamné à un an de prison avec sursis pour avoir espionné le Laboratoire national de dépistage du dopage après que celui-ci eut montré que le coureur avait gagné le Tour 2006 à la testostérone, l'Italien Riccardo Ricco a étécondamné à deux mois de prison avec sursis pour avoir pris de l'EPO lors de la Grande Boucle en 2008, et le triple vainqueur de l'épreuve, l'Espagnol Alberto Contador, a été auditionné le 21 novembre par le Tribunal arbitral du sport sur l'affaire de son contrôle positif au clenbuterol (un anabolisant), lors du Tour 2010 qu'il a remporté.

On peut se demander pourquoi les spécialistes des sports d'endurance que sont les cyclistes ou bien les coureurs de fond s'échinent à prendre des substances interdites pour améliorer leurs performances, alors qu'il existe un produit de consommation courante qui remplit plusieurs critères recherchés par les athlètes : la cigarette. Publiée en décembre 2010 dans le Canadian Medical Association Journal, une des dix revues les plus sérieuses et les plus influentes dans le monde de la recherche médicale, l'étude du Canadien Kenneth Myers a de quoi faire réfléchir. Ce qu'écrit ce jeune homme, à l'époque étudiant en dernière année de médecine à l'université de Calgary et marathonien à ses heures, va à l'encontre de toutes les idées reçues sur le tabac. Références à l'appui, il montre que fumer peut entraîner trois conséquences intéressantes pour les cyclistes ou les coureurs de fond. Primo, griller au moins dix cigarettes par jour fait monter le taux d'hémoglobine (qui transporte les molécules de dioxygène dans l'organisme), de 1,4% en moyenne pour les hommes et de 3,5% en moyenne pour les femmes. Un résultat publié dans lesAnnals of Hematology. Secundo, ce que l'on appelait autrefois "l'herbe à Nicot" (d'où le nom de nicotine) peut, dans certains cas, augmenter la taille des poumons, un objectif important pour les adeptes des sports d'endurance. Tertio, la cigarette constitue un coupe-faim reconnu, qui peut permettre aux athlètes de conserver leur poids idéal en les empêchant de répondre au signal "Mange plus !" qu'envoie l'organisme après tout entraînement physique.

Kenneth Myers est néanmoins surpris : malgré les arguments scientifiques qu'il apporte, développés depuis des années dans de nombreuses études, "les athlètes de haut niveau fument beaucoup moins que la population générale." Etant donné que les bénéfices de la cigarette ne se font sentir qu'à partir d'une certaine dose et qu'au bout de plusieurs années, il suggère donc que les sportifs commencent à consommer du tabac "aussi jeunes qu'il est raisonnablement possible", ce qui risque, admet-il, d'être compliqué puisque de nombreux pays imposent des restrictions d'âge sur l'achat des paquets. Le médecin fait d'ailleurs remarquer que les pays en voie de développement ne se sont mis que tardivement à adopter des mesures analogues. Comme par hasard, ce sont le Kenya et l'Ethiopie qui, chez les hommes, ont trusté toutes les médailles d'or dans les courses d'endurance (du 800 mètres au marathon en passant par le 3 000 mètres steeple) lors des Jeux olympiques de Pékin. "Pour résumer, conclut l'étude, la littérature existante soutient l'utilisation de la cigarette pour améliorer la performance en endurance, par le biais de la perte de poids et de l'augmentation du taux d'hémoglobine et du volume pulmonaire. Cependant, les athlètes continuent de négliger la cigarette et suivent des méthodes illégales et dangereuses qui n'ont que des effets mineurs et transitoires sur ces mêmes variables physiologiques. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer clairement quand et comment la cigarette doit être intégrée dans les programmes d'entraînement des sportifs de haut niveau. En dépit des crédits substantiels alloués au développement d'une élite dans les sports d'endurance, nous n'avons pas connaissance que pareils programmes de recherche existent pour le moment."

Evidemment, Kenneth Myers ne pense pas un mot de ce qu'il écrit. Son étude n'est pas non plus un canular. Ce médecin canadien a simplement voulu illustrer par un exemple spectaculaire les dérives d'une pratique à laquelle se livrent parfois des chercheurs peu scrupuleux, connue en anglais sous la belle expression de "cherry-picking", littéralement la cueillette des cerises, que je traduirai par "tri sélectif des données". Quand on cueille des cerises, on met dans son panier les beaux fruits et on laisse sur l'arbre les fruits abîmés, qui ne nous conviennent pas. Dans son introduction, que j'ai opportunément gardée pour la fin, Kenneth Myers explique qu'en effectuant ce genre de tri, en ne conservant que les données qui les arrangent et en mettant les autres sous le tapis, certains articles scientifiques"ont le potentiel de créer un argumentaire convaincant en faveur d'une hypothèse erronée. Des corrélations ou des extrapolations impropres peuvent aboutir à des conclusions dangereusement fausses." Mais autant il est aisé, dans un article sur les "bienfaits" du tabac, de pointer ce manquement à l'éthique, autant il est compliqué de le repérer dans la plupart des articles horriblement pointus qui peuplent les revues spécialisées.


Le tri sélectif de données scientifiques n'est pas l'apanage des seuls chercheurs. Je donnerai donc, pour terminer, deux exemples. En 2007, la Maison Blanche, sous la présidence de George W. Bush, s'est mise à la faute en affirmant que les Etats-Unis faisaient mieux que l'Europe dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, l'augmentation de ces émissions américaines entre 2000 et 2004 avait été moindre que celle des pays de l'UE (à quinze). Or, n'ont pas manqué de faire remarquer les spécialistes, le choix des dates avait été particulièrement subtil et trompeur. Car le point de départ internationalement reconnu dans le domaine des gaz à effet de serre est 1990 et non pas 2000. Si l'on prend donc la période 1990-2004, les émissions de GES aux Etats-Unis ont augmenté de 15 % tandis que celles de l'UE ont baissé de 1%... Autre exemple d'extrapolation abusive, cette fois due à la presse avec ce titre incroyable trouvé dans le quotidien britannique The Evening Standard en 2010 :

En français, cela donne "Les bananes aussi bonnes que les médicaments pour traiter le VIH, disent des chercheurs". Bien sûr, comme l'explique le blog Radiokate, les chercheurs en question n'ont jamais prétendu une telle chose et n'ont pas non plus incité les séropositifs à échanger leurs trithérapies contre un régime de bananes. Leur communiqué dit bien qu'ils ont découvert, dans ces fruits, un composé susceptible de servir de microbicide contre le virus du sida et donc d'empêcher l'infection. En aucun cas un microbicide, qui a un rôle préventif, ne peut remplacer un traitement une fois que la personne est contaminée. Une fois de plus, l'auteur de l'article n'a vu que ce qu'il ou elle voulait y voir.

Pierre Barthélémy







Cours du 29 novembre :
lecture des histoires

Corrections des fautes dont
- concordance des temps
- utilisation de l'imparfait et du passé composé
- pronom COD COI

devoirs : écrire un poème (avec des rimes) pour Saint Nicolas. Tout le monde a tiré un nom au sort.
Joyeuse Saint Nicolas

***
Cours du 22 novembre :
- Le chat botté raconté au groupe + interprétation plus "psychologique" et personnelle.

Pour retrouver le chat botté (merci Katrijn :) ) : http://clpav.fr/extraits/conte-chat-botte.mp3
-quelques points de grammaire : différence entre l'imparfait et le passé composé dans un récit au passé ; subjonctif après "il faut que" ou "il faudrait que"
- lecture et analyse du vocabulaire du conte malien suivant :



Texte du conte
Un roi voulait marier sa fille, mais celle-ci ne trouvait aucun prétendant à son goût. Les hommes
les plus beaux, les plus riches, les plus nobles, les plus valeureux faisaient en vain leur cour. En
vain, ils déposaient fleurs et cadeaux à ses pieds, qu’elle avait menus et fins, reconnaissons-le, et
c’était soudain en les regardant comme si le reste du monde n’était peuplé que de palmipèdes.
Elle contemplait dans les yeux des hommes sa beauté hautaine et implacable. Une telle perfection
n’est pas de ce monde, pensait-elle. Qui sont-ils tous pour se prétendre dignes de moi ?
Par orgueil, elle se mura dans le silence et ne prononça bientôt plus un mot. Etait-elle devenue
muette ? Le roi au désespoir promit d’accorder sa main à celui qui saurait dissiper ce funeste
sortilège et lui rendre la parole. Mais les multiples tentatives de ses courtisans échouèrent les
unes après les autres. Ni les sacrifices ni les prières ne lui firent desserrer les lèvres.
Un jour, un lépreux se présenta devant la princesse. Il était vêtu de haillons comme si son habit
aussi avait contracté le mal hideux qui le dépouillait. Tout le monde alentour se mit à rire et se
moquer.
- Comment ! Les hommes les plus beaux du pays, les plus riches, les plus nobles, les plus valeureux
n’ont su réjouir son cœur et lui rendre la parole, et toi, chien galeux, lépreux immonde, guenillard,
tu prétends y parvenir !
La fille du roi elle-même sembla se rembrunir davantage, mais le lépreux ne dit rien. Il accorda à
peine un regard à la princesse. Il s’assit sur ses talons et commença à dresser un petit feu pour
faire bouillir l’eau de son thé. Il ne mit que deux pierres dans le foyer si bien que la théière mal
assurée se renversa sur le sable. Il l’emplit d’eau à nouveau, à nouveau il la posa sur les deux
pierres, à nouveau elle se renversa. Patiemment, il recommença, deux fois, trois fois encore et
deux fois, trois fois encore la théière se renversa.
A la cinquième tentative, la princesse excédée s’écria : 
- Mets donc une troisième pierre dans ton feu pour assurer l’équilibre ! 
Et c’est ainsi qu’une très orgueilleuse princesse épousa un lépreux.
Michel Sangaré


Sur : http://www.conte-moi.net/

Devoirs : 
Inventer et écrire une histoire dont le début est  "Nous étions en cours de français, mardi soir, quand soudain, un inconnu est entré dans la classe ...".  
Utiliser obligatoirement cette liste de verbe :


aider à
apprendre à
chercher à

réussir à
servir à





avoir envie de
avoir honte de

être obligé de

promettre de

essayer de




***
Cours du 15 novembre :
vidéo http://www.youtube.com/watch?v=YqboWvY-xK4
(jusqu'à la 2ème min.)
1questionnaire de compréhension
2 travail sur les prépositions
3 prise de parole : raconter un conte (ou une histoire en général)

Devoirs : regarder la fin de la vidéo. Préparez vous à raconter le conte du Chat Botté aux autres.
En quoi le chat botté est-il intéressant pour une thérapie ?

***
Cours du 8 novembre :

l'humour dans la BD
ex. Philippe Geluck






Travail de création sur le thème : créer les dialogues de cette scène :








***

Cours du 1er novembre :

Texte : http://tempsreel.nouvelobs.com/la-chronique-de-francois-reynaert/20111027.OBS3386/asterix-et-perils.html

Astérix et périls
Publié le 27-10-11 à 16:16 par François Reynaert

Et dire que sans le Tintin de Spielberg, on risquait la faute professionnelle... Par François Reynaert
L'impayable mode intellectuelle du moment : passer au Kärcher de l'hystérie politique tous les héros des bédés de notre enfance ! (Caroline Azembourg)

Osons la question qui fâche. "Le Secret de la Licorne" de Spielberg se passe dans les années 1930. Comme par hasard, à aucun moment il n'est fait mention du nazisme ni même du nom de Hitler. Franchement, ça ne vous semble pas suspect ? Lecteur déjà énervé, calmez-vous. Cette insinuation tintinophobe est idiote, et d'autant plus déplacée que je n'ai même pas vu le film. Elle n'a pour but que de tenter une manœuvre sournoise. Je cherchais simplement à me glisser dans le barnum promotionnel qui accompagne le lancement interplanétaire de cet épisode de Tintin à Hollywood pour tenter de réparer mon mégaratage de l'année.

Déjà novembre et je n'ai pas encore été fichu de dire un mot sur l'impayable mode intellectuelle du moment : celle qui consiste à passer au Kärcher de l'hystérie politique tous les héros des bédés de notre enfance. Vous voyez de quoi je parle ?

A Bruxelles, il y a l'interminable procès visant à savoir si oui ou non "Tintin au Congo" mérite d'être interdit pour racisme. Au printemps, à Paris, il y eut le pamphlet de l'écrivain Antoine Bueno qui prétendait voir dans le village des Schtroumpfs une préfiguration du totalitarisme soviétique.

En septembre, sur France-Info, c'était au tour du philosophe Michel Serres de traiter Astérix de fasciste sous prétexte qu'il est infichu de régler un conflit sans faire usage de sa force. Il serait quand même tarte d'attendre la convocation de Lucky Luke au TPI pour complicité dans le génocide amérindien pour chercher à comprendre à quoi correspond ce nouveau délire.

Michel Serres accuse Astérix d'être fasciste...

Evitons le fond de la polémique elle-même. Qu'en dire de neuf ? Certains points précis sont faciles à désamorcer. Michel Serres accuse nos amis gaulois d'être non seulement fascistes, mais aussi semi-nazis parce qu'en bâillonnant le barde à la fin de chaque épisode ils prouvent leur opposition viscérale à la culture. Quelle erreur navrante ! Le village en veut à l'aède non parce qu'il chante, mais parce qu'il chante faux. Comment l'expliquer simplement à l'éminent philosophe ?

Il est membre de l'Académie. Suggérons-lui de passer un après-midi à côté de l'authentique Assurancetourix de l'Institut : Claude Allègre. Les pulsions qui ne manqueront pas d'assaillir M. Serres, philosophe de l'écologie, à la première note du poète du climato-scepticisme feront-ils de lui un barbare ? Non. Elles lui rappelleront juste qu'il est un être humain, et qu'il y a une limite à tout.

Les Schtroumpfs en pions soviétiques ?

La comparaison osée par M. Bueno entre les petits bonshommes de Peyo et la dictature de Staline fait venir des images désolantes, surtout pour la seconde. Se figurer les Schtroumpfs en pions soviétiques, pourquoi pas ? Quelle idiotie quand on s'imagine l'inverse, les Russes de l'époque communiste repeints en bleu et vivant sous des grands champignons. Impensable. Dans l'URSS de Staline, tout le monde sait qu'il n'y avait plus ni peinture ni d'ailleurs de champignons.

Quant à "Tintin au Congo", raciste, paternaliste et colonialiste, quelle découverte ! Il l'était évidemment, comme l'étaient 95% de ses contemporains européens. C'est le problème. Si on commence à condamner les livres pour avoir véhiculé les idées de leur époque, on n'est pas rendu.

Posons plutôt la vraie question. Pourquoi, à chaque fois qu'elles sont survenues, ces polémiques ont-elles déchaîné tant de passions ? Oui, bien sûr, parce que les sujets sont amusants et à la portée de tous. Inviter un gars à parler des Schtroumpfs dans une émission, c'est avoir la certitude trop rare que, pour une fois, le journaliste qui tient le micro sait de quoi il parle et a lu le bouquin jusqu'au bout. Il y a autre chose. Tout le chapelet d'invectives qui tombent en pluie dans ces affaires est éminemment politique. Il devrait donc se retrouver dans le champ de la politique. Seulement, de quoi parle-t-elle en ce moment ? Du réel. Du sinistre réel, avec sa tête de dette grecque, de comptes publics, de crise de l'euro. Alors, que voulez-vous, pour se traiter de nazi, de fasciste ou de stalinien, on se rabat sur Astérix ou Tintin. Ca détend.

François Reynaert - Le Nouvel Observateur

Article paru dans l'hebdomadaire du 27 octobre 2011